/! ATTENTION: Ce chapitre contient une scène violente pouvant heurter la sensibilité de certains-aines lecteurs-rices. Cette scène sera retranscrite en rouge. Ainsi, si vous craignez d’être perturbé par l’écrit, vous pourrez sauter le passage en ignorant la zone rouge.
Je vous souhaite une bonne lecture.
Enveloppée par le brouillard de la peur, Psiek s’avançait d’un pas hésitant dans le couloir des invités. Après leur -longue- nuit ensemble, Prisme lui avait donné quelques conseils pour savoir séduire le Maître.
Et vu les privilèges que pouvait avoir la demoiselle dans cet endroit, la châtain lui faisait partiellement confiance… Pas une confiance aveugle, non. Mais assez pour bien vouloir croire à ce genre de choses. Sans compter que la blonde, bien que bisexuelle d’après ses dires -Psiek n’avait jamais entendu parler de ce mot avant- semblait se méfier elle aussi des hommes, pour une raison qu’ignorait la combattante.
La jeune femme regarda autour d’elle avec appréhension, craignant de retomber sur le fameux Baron qui l’effrayait. Elle n’avait toujours pas digéré sa scène qui remontait pourtant à trois jours désormais. Même s’il n’était pas méchant, son cœur en avait bien trop subi depuis son entrée dans le manoir, et elle voulait préserver encore un moment le peu d’innocence qui pouvait lui rester.
S’il lui en restait, bien évidemment…
Psiek s’apprêta à aller jusqu’au fond du couloir, mais son regard se posa sur un jeune garçon qu’elle reconnaissait sans mal : C’était celui qu’elle avait vu lorsqu’elle avait passé un moment dans la… Chambre Pourpre, si elle se rappelait bien ?
Un nœud commença à naître dans le creux de son estomac. Il avait l’air coquet et tenait une serviette entre ses mains. Elle n’avait absolument aucun doute sur ce qu’il allait faire…
Sans réellement réfléchir, elle se glissa derrière une statue et observa la scène. Le garçon s’approchait d’un homme qui lui caressait les cheveux. L’air qui était sur son visage n’annonçait absolument rien de bon. Un air pervers qui n’aurait dû être destiné qu’à des adultes. Pas à des créatures aussi innocentes…
Psiek inspira et ferma les yeux un instant en voyant le duo entrer dans une chambre. La serviette… Sûrement pour essuyer après l’acte. Comme la première fois qu’elle l’avait vu, il avait l’air toujours aussi serein et… Habitué. Aucune crainte. Rien.
Absolument rien.
Poussant un juron, Psiek décida de s’approcher de la chambre. Elle s’était battu depuis son entrée dans le manoir pour survivre. Elle avait sacrifié une partie de sa conscience pour en arriver là où elle était actuellement.
Pouvait-elle réellement tout sacrifier pour sauver cet enfant d’un instant qu’il avait déjà connu ? Qu’il connaîtrait de nouveau par la suite ? Dont il ne semblait même pas choqué ?
La châtain possédait déjà sa réponse.
Elle n’attendit pas et attrapa la poignée de porte, la tournant pour l’ouvrir et… C’était fermé ? Dans un sens, cela semblait logique, mais…
Entendant un cri étouffé, le sang de Psiek ne fit qu’un tour et elle commença à donner de puissants coups d’épaule contre la porte. Elle imaginait déjà le visage tordu du pauvre garçon, la douleur qui le transperçait… Elle donna un énième coup d’épaule et se retrouva dans la chambre d’un coup, tombant au sol tandis qu’un bruit signifia que la porte venait d’être refermée.
Le jeune garçon se tenait derrière elle, visiblement à moitié caché par la serviette… Tachée de sang ? Le regard de la combattante glissa lentement, se tournant vers un corps sur le sol. Du sang s’écoulait d’une plaie mais il était toujours en vie et gémissait de douleur.
Alors que la demoiselle tentait de comprendre, une voix retentit. Une voix qu’elle put reconnaître sans mal.
– « Psiek… Je suis surpris de te voir. Au vu de tes nombreux coups d’épaule… Gwenaël, tu as bien refermé la porte ? »
– « Oui Maître. J’ai regardé rapidement, il n’y avait personne d’autre. »
Psiek tentait de comprendre. Mais elle ne voyait pas. En tout cas, son Maître était là depuis le départ. Il tenait entre ses mains une longue épée ensanglantée… Était-il celui qui avait blessé l’homme ?
Le Maître sortit une longue corde et, à l’aide du jeune garçon, commença à attacher la victime. Son regard était visiblement froid. Ses gestes étaient parsemés de violence et l’enfant ne semblait pas choqué de la scène. On sentait une habitude dans son regard.
Nicolae demanda ensuite au jeune Gwenaël de se réfugier dans la salle de bain pendant qu’il allait continuer le travail. Il en profita pour glisser son regard sur la jeune combattante. Elle était venue pour aider le petit. Pourtant, elle n’avait reçu aucun ordre. Elle avait donc pris un grand risque.
– « Pourquoi es-tu venue ici ? »
– « … Je… Je me promenais et j’ai vu le petit… Je croyais qu’il allait… Enfin… Je ne pouvais pas rester sans rien faire Maître ! Je suis prête à vous obéir aveuglément ! Mais je ne peux pas laisser un enfant se faire violer… »
La douce voix de Nicolae s’échappa dans un rire tandis qu’il écartait quelques mèches de cheveux de son visage de porcelaine. Son regard se posa sur elle, visiblement ravi de tels propos.
Il resta un moment silencieux avant d’arracher les bas de l’homme qui gémissait de douleur et suppliait qu’on le laisse partir. Il avait payer une forte somme pour profiter du petit. On l’avait piégé ! Pourtant, il savait de source sûre que d’autres avant lui avaient profité de ce genre davantage. Fémence en personne lui avait confié les prix…
Nicolae lui asséna une forte gifle pour lui sommer de se taire. Il lui cracha au visage avant de se tourner vers Psiek, lui tendant l’épée. Cette dernière n’hésita pas et l’attrapa immédiatement. Elle avait une chance particulièrement insolente et ne comptait pas prendre le risque de tout gâcher à nouveau.
– « Je déteste ces êtres méprisants qui éprouvent une quelconque attirance pour les enfants… Ils ne devraient pas exister. Ils méritent une punition exemplaire, n’est-ce pas ? »
Un sourire presque fou sembla traversa son visage. L’homme ne ressemblait plus à ce Maître calme et presque impassible. Non, bien au contraire. Le masque de la vengeance s’était installé. Il n’y avait plus qu’une envie de sang et de douleur qui le traversait.
Regardant la lame, Psiek avait peur de comprendre. L’arène ne suffisait plus. On allait lui confier une autre mission. On allait la pousser à un autre acte de violence.
Et ce sexe pendant lamentablement et dénudé était forcément ce qu’elle devait supprimer.
Nicolae ne prononça pas un mot mais se contenta de l’observer. La jeune femme ne comprenait toujours pas pourquoi le Maître en personne se chargeait de ce genre de cas. Un être aussi important… Vouait-il une haine assez grande pour vouloir punir lui-même.
Il était clair que oui.
D’un geste précis, la Faucheuse saisit le sexe d’une main et le découpa, ignorant le cri strident. Elle sentit la main du Maître l’effleurer et récupérer l’organe mou qu’il enfonça avec hargne dans la bouche du futur macchabée. Elle grimaça en voyant l’homme attraper le crâne et le forcer à effectuer un mouvement de mastication, le faisant donc manger son propre sexe.
Psiek déglutit difficilement, écœurée par la scène. Elle était d’ailleurs rassurée de pouvoir encore éprouver une telle sensation.
Elle l’avait donc encore, cette petite part d’innocence ?
Alors que l’homme commençait à s’étouffer, son corps remuant de plus en plus dans une lutte vaine contre la mort, la châtain laissa son regard croiser celui du Maître. Un sourire qu’elle n’avait jamais pu observer avant cela. Quelque chose lui disait qu’elle effleurait finalement son but, du bout des doigts. Prisme avait-elle prédit une telle situation. Était-elle au courant de ce qui se passait ?
Elle lui avait simplement demandé de se retrouver dans ce couloir et de chercher une chambre qui attirerait son attention…
Psiek se sentait effrayée. Jamais elle n’avait autant approché la fin de son calvaire. Et pourtant, tout d’un coup, elle avait l’impression d’être passée dans une étape bien plus dangereuse que tout ce qu’elle avait connu jusqu’alors.
En regardant le corps désormais sans vie à ses pieds, la demoiselle se confronta à un potentiel futur : Elle n’avait jamais été si proche de la mort qu’aujourd’hui.