dessin de fille en pleurs

Abandonnée.

Par la vie. Par les proches. Par moi-même.

Isolée du monde, molestée d’insultes et de failles. Que dire ? Que faire ? Se taire et endurer.

Parfois, le soleil semble illuminer un peu plus le quotidien. Il vous désigne et vous fait sourire. Vous fait croire à un bonheur possible, tendre, presque inespéré. Mais ce n’est qu’un leurre. Un mirage pour vous faire oublier un instant la dureté de la réalité.

La peur. L’angoisse. L’inutilité de votre être. Tout n’est que mensonges et paillettes jetés à la figure pour faire croire que cela ne va pas si mal. Mais ça va mal.

Rien ne bouge. Tout est fixe. Vous étiez malheureux et vous le resterez. À quoi bon faire semblant ? Imiter le sourire des autres. Faire croire qu’il y a une chance, même pour vous.

Tout est faux.

Abandonnée…

Délaissée par le bonheur, oubliée par l’espoir. Rangée dans un tiroir qu’on ne rouvrira pas avant plusieurs années. « Ah mais, c’était là, ça ? ». On ne vaut pas mieux qu’un ça. Qu’un quelque chose. Que rien du tout.

Par la vie. Par les proches. Par soi-même. On est confiné dans une pelote de tourments. Emmêlé dans les nœuds. On bataille, en vain. On sort un bras, vaillant, avant de se retrouver attiré par le fond. Détruis, petit à petit.

Abandonnée ! Que puis-je dire de plus ?

La lune elle-même refuse de vous donner un petit rayon de lui-même. Engloutie par l’obscurité. Mâchée avec violence. Puis recrachée.

Pas même bonne à être dévorée, consumée. Juste posée, là, en attendant.

Emmêlée avec les autres. Perdue dans sa compréhension de soi. Qui suis-je ? Qui sommes-nous ? Etais-je eux ?

Abandonnée. Voilà tout ce que je serai ?

Sweet Canari