Un corps figé. Dans le temps et dans l’espace. On observe avec curiosité. Puis la musique vient. Le corps semble redonner vie à ses articulations, on imagine des craquements dans chaque membre, des doigts jusqu’au bout des pieds. Et alors, l’être prend enfin vie.

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C’est ce que j’ai pu observer ce jeudi 2 Mai 2019 au palais de Tau, à Reims. L’endroit nous invitait à découvrir de nombreux artistes : Peinture, dessin, musique, chant, théâtre… Et danse. Je ne suis pas une experte de la danse, et pourtant, elle a su me toucher.

La souplesse du corps émerveille : La danseuse paraît fine, fragile, et montre pourtant une force extraordinaire dans ses mouvements. Un bond énergique laisse place au silence. Aucun de ses gestes ne peut interrompre la musique. Une sensation de magie semble nous emparer. On fixe cet être qui nous fait redécouvrir notre propre capsule de chair : Les doigts bougent, avec un temps qui leur est entièrement consacré. Notre regard ne peut pas s’égarer, on sait ce que l’on doit voir, et on a envie de le voir.

Une danseuse est née.

Julianne Surdeau n’a que 19 ans. Elle fait pourtant une démonstration incroyable dans son univers. Il faut dire que, malgré son jeune âge, elle a déjà un entraînement de quinze années derrière elle, dont douze ans au conservatoire : La passion, elle l’a dans la peau, et depuis toujours.

L’influence hip-hop se fait légèrement ressentir, mais elle a su se l’approprier, et non faire un bête copié collé. Elle réussit à tromper nos esprits, on se demande combien de danses différentes sont présentes dans ce moment. A-t-elle improvisé ? Les mouvements semblent si fluides et naturels qu’elle donne l’impression d’y aller avec le cœur, et rien d’autre. Pourtant, on sent également la maîtrise, et son comportement parait comme programmé, régulier. Elle me précisera après sa danse que la plus grande partie avait été écrite et travaillée. Et c’est là que la magie s’opère !

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L’interprétation est à couper le souffle.

Des petits pas de chats, un magnifique trépied qui semble ne lui demander aucun effort, un sourire qui vient agresser et caresser, qui semble imposer au spectateur de l’observer, tout en le calmant : On se sent invité dans son monde. Et ce monde, il est vaste ! Un véritable jeu entre la danseuse et la musique, entre la pièce entière et le spectateur. Julianne brise le quatrième mur et vient se mêler aux observateurs, les taquine, captive leur regard, passe entre les rangées et nous fait oublier un court instant notre rôle. On se sent imprégné par ses gestes.

Puis la musique ralentit, tout comme le corps de la jeune femme. Il se désarticule lentement et reprend sa position de pantin, perd la force qui semblait l’animait. Car voilà ce qu’apporte la musique et la danse à cette merveilleuse acrobate : La Vie, un grand moment de souffle et le Bonheur.

Vous pourrez retrouver Julianne Surdeau sur son instagram et je vous invite vivement à l’encourager. Nous avons là une merveilleuse danseuse qui a sa place dans le monde de la danse.

 

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