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Chers lecteurs, chères lectrices,

Ce que vous allez lire n’est malheureusement pas une fiction. C’est une triste réalité qui touche de nombreuses personnes en France et dont on ne parle pas assez.

Vacant à certaines occupations tel que l’achat de matériel, j’ai eu l’occasion de passer devant un groupe étrange. La première fois, la pancarte « morts pour la Pologne » m’a interpellée. Ma mère, bien consciente des soucis de notre société, m’a éclairée immédiatement: Il s’agissait sûrement d’une usine qui allait fermer et se faire délocaliser.

Lors de mon second passage, je n’ai pas hésité: Je me suis arrêtée en les voyant et je leur ai posé des questions, me suis renseignée… Puis je suis tombée de haut. Je pensais naïvement qu’avoir un CDI vous protégeait de toute inquiétude. J’avais faux.

Pour ceux qui l’ignorent, Itron est une entreprise américaine spécialisée dans les appareils de mesures et les compteurs. Elle possède une usine sur Reims, spécialisée dans les compteurs à gaz Gazpar. Pour faire simple, c’est globalement le même fonctionnement que les compteurs Linky, mais pour le gaz. Malheureusement pour ses employés, l’usine française a annoncé sa fermeture en 2020, pour motif économique… Quoique?

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Les salariés manifestent et se font entendre. De nombreux automobilistes montrent leur soutien à coup de klaxon.

Après avoir échangé avec le représentant du syndicat des ouvriers de chez Itron, j’ai pu apprendre que l’entreprise comptait deux milliards de chiffres d’affaires. Deux milliards. Pour le motif économique, on repassera.

Le représentant m’a alors expliqué la réalité: L’usine ferme pour se délocaliser chez un sous-traitant en Pologne. Me revient alors une musique de ABBA en tête: Money, money, money. Nous ne sommes pas dupes. Il paraît plus qu’évident que le motif économique n’est qu’une poignée de paillettes balancée afin de masquer la valise pleine de billets qui est visée dans cette démarche.
Avec cette fermeture, 137 employés en CDI vont se retrouver sans travail. « Seulement »? On m’a également affirmé que l’usine engageait entre 80 et 120 intérimaires chaque mois. Plus de deux cents personnes vont donc se retrouver sans revenu, et certains, dépassant la cinquantaine, vont se retrouver dans une difficulté certaine: Les employeurs sont malheureusement réticents à engager une personne ayant un âge avancé.

Cette joyeuse nouvelle, les salariés l’ont appris le 21 Juin 2018: Le jour de la fête de la Musique. Mais plutôt qu’une fête, ils ont eut droit à une douche froide.
Les salariés déplorent par ailleurs le manque d’informations sur cette fermeture. Ayant manifestés durant deux jours devant l’usine rémoise la semaine du 8 Octobre, une demande de date de négociation ultérieure a été faite, afin qu’ils puissent mieux se préparer. Demande qui a été refusée aussi sec par les dirigeants de l’usine qui n’y voyaient aucun avantage pour eux.
De plus, la direction semble totalement sourde face aux demandes des salariés et a même menacé ces derniers d’un document unilatéral quant à la fermeture de l’usine. Pas d’écoute, pas de compréhension. Et des mesures de reclassement au rabais, comme si la nouvelle ne suffisait pas.

Les salariés d’Itron ne se laissent pourtant pas abattre. Ils continuent de lutter, ne serait-ce que pour faire parler de cette fâcheuse affaire et faire éclater la vérité au grand jour. Ce mercredi 17 Octobre, par exemple, la manifestation a commencé aux alentours de 5h30/6h et s’est prolongée jusqu’à 23h30/minuit pour les plus courageux. Leurs emplois sont peut-être morts, mais ils continuent de se battre et ne vont pas se laisser faire. Ils veulent faire entendre leurs voix, aidons-les: Il ne faut pas que cette affaire tombe dans l’oubli général.

Vous pourrez retrouver les agissements de ces salariés sur leur page Facebook Salariés d’Itron en colère. Je vous invite fortement à les suivre et à les encourager, leur montrer qu’ils ne sont pas seuls et que, contrairement à la direction, VOUS vous les écoutez.

Je vous remercie d’avoir lu cet article et vous invite à le partager ainsi qu’à partager massivement la page de ces salariés pour faire entendre leur voix. Tous ensemble, nous serons plus forts.

Sweet Canari